Le domaine

Il est fait trace de vignes au Terme dès les années 1500. La propriété était dans la famille Astran (nos ancêtres) depuis plusieurs générations.
En avril 1918, mon arrière-grand-père Célestin Astran a racheté le Terme qui était parti dans une autre branche de la famille suite au décès prématuré de son père. Il s'était juré d'y parvenir. Il a économisé tous ses salaires d'employé viticole à Pallières à Gigondas vivant avec son épouse, épicière au village. Il travailla au Terme jusqu'à la fin de sa vie durant 20 ans seulement où il n’a eu de cesse de remettre en état le vignoble. Sa fille Gabrielle continua le travail au domaine avec son mari Albin Gaudin qui fut un des membres fondateurs de la Cave Coopérative de Gigondas en 1956.
C’est Rolland Gaudin son petit-fils qui développa le Domaine avec la commercialisation des vins en bouteille en 1978. Il a acheté sa propriété à Sablet en 1971. Rolland a été un des acteurs au sein du Syndicat des Vignerons pour que Gigondas obtienne l’appellation cru en 1971, il a été président du Syndicat d’appellation de 1980 à 1995 et a été maire de Gigondas durant 25 ans entre 1989 et 2014. Son épouse Germaine, fille de Jean Louis Alexandre du Domaine les Teyssonnières, a participé au développement des ventes en bouteilles du Terme. Par Rolland et Germaine, enfants de Gigondas, nous sommes parents avec nombres de vignerons de l’appellation.

Passionnée de vin, après mon BTS en élaboration et commercialisation des vins je suis arrivée au domaine en 1987. J’ai ouvert notre caveau de vente sur la place de Gigondas cette année-là. Avec mon mari, vigneron à Châteauneuf du Pape nous avons pu acheter des vignes à Vacqueyras en 2003 et compléter notre gamme familiale. Notre fils Henry, passionné de viticulture travaille avec nous depuis la récolte 2017 après l’obtention de son BTS Viti-Oeno qu’il a effectué au Chateau St Cosme à Gigondas. En 2019 il est parti en Nouvelle Zélande vinifier au Clos Marguerite à Blenheim . Depuis l’été 2019, il est super motivé de travailler au Domaine Familial au Terme à Gigondas et d’aider de temps à autre son père à Chateauneuf du Pape .
Nous mesurons à chaque génération, le prix du labeur et notre attachement profond au Terme. Pour le millésime 2018, celui des 100 ans, Henry (la 5^ème génération) a tenu à faire tout seul en cave une cuvée en Hommage à Célestin. Cette cuvée sortira un jour, elle extériorisera tout l'amour que nous portons à nos ancêtres, l'amour à notre village et son terroir, notre respect et surtout notre engagement à la suite.
Anne-Marie Gaudin Riché, arrière petite-fille de Célestin.

Nous travaillons à ce que nos vins soient le reflet de l’amour de notre terroir, de l’amour de notre métier, dans le respect de la nature qui nous nourrit et le respect des traditions.
Nous pensons qu’il n’y a pas de vérité unique (cela se saurait) et que le vigneron doit sans cesse s’adapter au climat du millésime, aux méthodes dont il dispose sans en écarter aucune s’il juge l’intérêt manifeste pour sa production.
C’est pour cela que nous sommes en culture raisonnée qui ne ferme pas la porte ni au progrès, ni aux méthodes de nos ancêtres.
Nous adorons accompagner nos repas de vin et n’aimons pas les vins trop extraits ni boisés. Nous avons toujours cherché la fraicheur, l’élégance dans nos productions à défaut d’être dans quelconque mode du moment.

David, et sa fille, Hope SHIVERICK, importateur de nos produits aux USA

Situé sur le plateau de Gigondas, le domaine a une superficie de 25 hectares, repartis comme suit: 11 hectares de Gigondas, 3 hectares en Vacqueyras, 2 hectares de Sablet Villages et 9 hectares de Côtes du Rhône.

Gigondas appellation de 1200 ha, cru depuis 1971, uniquement sur le territoire communal.
Les 11 hectares de Gigondas du Terme sont plantés en Grenache, syrah et Mourvèdre. Situés essentiellement sur le plateau historique du Gigondas, dit « Font des Papes » cône d’alluvions alimenté par les reliefs des Dentelles de Montmirail, et colluvions récentes datant du quaternaire. Ce sont les vins de cette partie de l’Appellation qui ont fondé les caractéristiques et la notoriété des vins de Gigondas . Le lien commun entre les vins de cet espace est la puissance, que les tanins soulignent et exaltent. Vins solaires , arômes de fruits noirs épicés et même des senteurs animales . Les parcelles sont sur les quartiers Santa Duc, Les Jardinères, Les Grames. Une parcelle de Syrah se situe sur une partie du Tertiaire dite Miocène où l’on trouve des sables, grès et marnes, sur le quartier des Teyssonnières.

Vacqueyras, appellation de 1400 ha, cru depuis 1990
Les 3 hectares de Vacqueyras du Terme , sont plantées en Grenache et Syrah, Situées sur le terroir Fontbonne dite Haute Terrasse des Garrigues.
La majorité de la superficie du vignoble de l’AOC Vacqueyras se trouve sur la terrasse des Garrigues. C’est dire son importance. Représentant plus de 75 % de l’aire d’appellation, elle est d’une complexité notable.
Il s’agit d’un dépôt de matériaux grossiers d’âge quaternaire ancien (de -500 000 à -300 000 ans), constitué de galets, graviers, sables, sablons et argiles. Les strates supérieures de cailloutis présentent différentes épaisseurs selon les endroits obligeant ainsi les vignes à s’enraciner dans des strates inférieures de natures différentes et plus anciennes.
Cette terrasse caillouteuse, soumise aux vents venus de tous les points cardinaux, constamment baignée de soleil et alimentée dans son sous-sol des éléments et de l’eau indispensables à la vigne, favorise une croissance équilibrée des ceps et l’élaboration de la puissante palette aromatique si caractéristique des vins de Vacqueyras.

Sablet Villages : Appellation de 300 ha, communale, classée en côtes-du-rhône villages en 1974
Le Terme a toutes ses parcelles de Sablet et Côtes du Rhône sur la commune de Sablet. La particularité des Côtes du Rhône villages avec nom de commune est le choix du vigneron dans une délimitation parcellaire stricte et réfléchie à produire soit du Sablet Villages soit du Côtes du Rhône. Les 2 hectares que le Terme a classé en Villages Sablet est sur la partie dite piemont, territoire jouxtant les Dentelles sur les terroirs de Cheval Long, La Pose, et l’excellent site des Briguières. Les cépages plantés sont le Grenache, la Syrah, du Viognier sur les parties les plus en altitude.

Les 9 hectares de Côtes du Rhône sur la commune de Sablet sont situés en limite de Gigondas, proche du Trignon. Y sont plantés du Grenache, de la Syrah, des clairettes.

Vins produits au Domaine:
Gigondas rouge et Gigondas rosé, Vacqueyras rouge, Sablet Villages rouge et Sablet Villages blanc, Côtes du Rhône rouge.

Appellations produites:
AOC Gigondas « rouge et rosé »
AOC Vacqueyras « rouge »
AOC Sablet Villages « rouge et blanc »
AOC Côtes du Rhône « rouge »

Les Cépages plantés par la famille sont donc ceux traditionnellement utilisés sur les appellations respectives .Nous restons très attentifs aux changements climatiques en essayant d’adapter notre vignoble par exemple de planter nos nouvelles parcelles de syrah sur les parcelles que nous avons le plus en altitude possible. Nous observons une meilleure adaptation du Mourvèdre qu’il y a une trentaine d’années.

La récolte se fait manuellement pour toutes les appellations produites.
Les vinifications sont traditionnelles, avec des cuvaisons longues, un contrôle strict des températures et un suivi rigoureux. Nous avons profité des avancées technologiques notamment dans la gestion du chaud et du froid très très important pour les vinifications, d’un nouveau pressoir pneumatique, d’un turbo pigeur intéressant dans les cuvaisons longues, d’un fouloir dont l’usage avait été délaissé par Rolland et l’achat d’un « Air Pulse » pour pouvoir effectuer des remontages doux et maitrisés durant les fermentations. Le plus important pour nous étant le suivi attentif, rigoureux et sans relâche à chaque étape de production. A chaque millésime, nous adaptons nos gestes et décisions.
Élevage en fonction des appellations
– en cuve, puis en foudre de chêne pour les rouges Gigondas
– en cuve pour les rosés, blancs, Vacqueyras, Sablet Villages et Côtes du Rhône.
Tous les trois mois nous dégustons l’ensemble de nos cuvées, un suivi strict et rigoureux appuyé par des analyses œnologiques. C’est une richesse d’avoir trois générations sur le domaine, complétée par notre œnologue Laurent Philis, l’occasion de beaucoup d’échanges lors des tours de cave.

Les mises en bouteilles et conditionnements sont assurés par nos soins avec l’aide d’un camion de mise en bouteille aux dernières normes techniques et hygiéniques.

Le millésime 2015 : Excellent millésime qui restera dans ma mémoire de vigneron. Le Climat de l’année n’a pas connu d’extrêmes et tout se passa relativement bien comme on le souhaiterait chaque année. Les Gigondas 2015 sont des vins d’élevage. Les consommer jeunes était une erreur tant on retrouve la structure, la texture et la profondeur des grandes années.

Le millésime 2016 : Le 2016 fut une année de petite récolte, toutefois moins pire que 2013. L’hiver fut sec et tempéré, le printemps connu une suite de chaleurs, de pluies. La Floraison a été chaotique et donc le volume de récolte fut en baisse. L’été fut sec et l’état sanitaire de la vendange fut bon. C’est un millésime équilibré, rond.

Le millésime 2017 : 2017 fut ma plus petite récolte de mon histoire au Terme. L’hiver fut peu rigoureux et sans neige .Au printemps il fit froid sur la fleur et nous avons eu de la coulure sur beaucoup de parcelles. Si nous avons évité la grêle au Terme, l’été 2017 fut trop sec rarement aussi sec. Il y a eu des blocages de maturité et les vendanges n’ont pas été aussi précoces que ce que nous pouvions penser. Nous avons eu encore moins de récolte que 2013 et ce fut un casse-tête pour arriver à loger tous ces petits volumes dans la cave. Les vins de 2017 ont l’intensité des vins de petits rendements.

Le millésime 2018 : Année importante au Terme car nous célébrons les 100 ans du Domaine (cf historique) Mais outre cette référence à notre histoire, ce millésime restera dans ma mémoire pour sa particularité climatique. Je connus le difficile millésime 2008 et 2018 a présenté une belle difficulté climatique, historique elle aussi. Le printemps a été pluvieux, c’est-à-dire qu’il pleuvait tous les jours puis le vent du sud prenait le dessus lorsque la pluie s’arrêtait avec des températures de 28°C. Le mildiou a eu toutes les conditions favorables à son développement et je n’avais jamais vu des attaques sur grappes à ce point. Sur Gigondas, le cycle végétatif étant plus tardif que Vacqueyras, c’est surement ce point qui nous a permis d’éviter des pertes conséquentes de récolte. Sur Vacqueyras la vigne a plus souffert de ce mildiou. Mon père, né en 1933 et qui en est à sa 61^ème récolte, n’avait vu cela qu’une seule fois dans les années 1970. Étonnamment, les vins de 2018 ne semblent pas autant marqués que nos esprits. Ils sont bien structurés, avec de la rondeur, de l’équilibre et l’on peut prévoir une garde certaine. Sur ce millésime, Henry qui en est à sa deuxième vinification au Terme a voulu rendre hommage à Célestin Astran notre ancêtre qui racheta le Terme il y a cent ans. Henry a créé une cuvée Célestin avec un assemblage grenache, syrah et mourvèdre, en demi muid (6hl). Nous ne savions pas ce qu’allait devenir cette cuvée car nous n’utilisons pas cet élevage habituellement au Terme. Puis nous avons eu d’excellents commentaires de Richard Hemming et de Matt Walls pour Decanter, nos dégustations sont de plus en plus optimistes pour cette cuvée…. Nous le commercialiserons donc un jour, peut-être uniquement en magnum …… à suivre.

Le millésime 2019 : A peine remis de la difficulté du 2018, le 2019 est arrivé avec son lot de problèmes climatiques : La véraison fut tardive et étalée (notamment sur le grenache) suivie de conditions climatiques extrêmes (chaleur et vent) responsables de stress hydrique et de phénomènes de concentration marqués. Mêmes si nous étions très inquiets pour la survie du vignoble, nous avons été étonnés de sa résistance au très grand sec. Il ne faudrait pas que ce phénomène se renouvelle chaque été quand même. La récolte n’a pas été si précoce que d’habitude, les acidités étants assez élevées et les blocages nombreux. Les poids des baies étaient historiquement bas, un manque de jus certain.
Les vins ont une belle expression aromatique soutenue par de bons équilibres acides qui laissent présager un super bon millésime en devenir.